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Histoire : La barre d'URL s'élargit

jeudi 4 décembre 2025. Chroniques › Histoire

Extrait de l'émission CPU release Ex0226 : L'adresse était trop longue.

Nous avons parlé de l'URL, de son usage, de comment on communique avec, de ses limites, et de comment on peut la détourner. Maintenant, nous allons parler de comment vous la voyez, quotidiennement, de comment vous l'utilisez dans votre navigateur web.

Tout se passe dans un champ texte dans la barre d'adresse, aussi dite d'URL.
La fameuse !
[Aaaah ! de soulagement]
Oui, je sais, j'ai pris mon temps.

Elle est ici, en haut du navigateur web, ou parfois en bas sur les smartphones à grands écrans, et elle vous indique les coordonnées de la page web que vous êtes en train de consulter. Si vous cliquez dessus, vous pouvez éditer cette URL, et en validant, vous vous retrouvez à une nouvelle adresse… ou une erreur 404… ou un time-out parce qu'il n'y a aucun serveur qui résout cette adresse.

Et en 2000, se retrouver devant une page d'erreur cryptique d'un navigateur web comme quoi l'URL n'a pu être résolue,… pour un novice, c'était plutôt punitif.
Ça peut sembler dingue, mais dans Netscape 4, version sortie en 1998, le splash-screen, l'écran d'accueil et les bookmarks, aucun ne liaient vers un moteur de recherche.
Connait l'URL toi-même ou sinon point de salut !

Durant la décennie 2000, dans un mouvement ouvert par Opera, les navigateurs web commencent à placer un autre champ texte : un champ de recherche. Pour Opera, ça sera une barre sous la barre d'URL, pour Internet Explorer, c'est en volet sur le côté de la page, et les autres à partir de Firefox mettront ce champ sur la même ligne que la barre d'URL mais à sa droite. Dans ce champ texte, on entre les mots-clés d'une requête pour avoir les résultats d'un moteur de recherche qui a été pré-selectionné par l'éditeur du navigateur web.

Et… Ah ! oui… Petit détail. Quand on parle alors de navigateur web, c'était l'époque des gros logiciels intégrés à tout faire, des engins lourds, des monstres patauds qui font trop de choses et qui communiquent mal avec les autres logiciels. Opéra et Netscape mettaient parfois 1 minute à démarrer, là où Internet Explorer sous Windows en mettait moins de 10 secondes.

La te-hon comme on disait à l'époque.

Car Microsoft est, à ce moment-là, en train de gagner la première guerre des navigateurs web, non seulement en installant Internet Explorer dans Windows et l'y mettre dans une position privilégiée depuis Windows 98, mais en plus en ayant éclaté les fonctionnalités des autres intégrés web : Outlook Express pour les e-mails, Internet Explorer pour surfer sur le web, FrontPage pour créer des pages web.
Oui, on trouvait ça mieux fichu. Honte à moi.

En 2004, un projet de nouveau navigateur web va un peu revoir tout ça du côté de Netscape. Le projet Firebird, qui deviendra Firefox, part du moteur de rendu de Netscape, le fameux Mozilla, mais s'allège du client d'e-mails, du client de newsgroups, et de l'éditeur de page web.
Firefox sabre l'interface de Netscape des mille et une fonctions qui l'alourdissaient, en ne gardant que le moteur de rendu web, et avec une nouvelle interface minimale qui s'appelle Chrome. Si ! si ! Chrome désigne un élément spécifique de Firefox, et ceci avant que Google ne s'empare commercialement du nom.
Ce jeune navigateur Firefox va repartir dans la simplicité, le lean design, imitant inconsciemment l'Internet Explorer du méchant Microsoft qui tuait Netscape.

En tant que logiciel gratuit, libre et open-source, Firefox ne bénéficie pas d'un soutien d'un actionnaire sponsor aux grandes poches, comme Netscape ou Microsoft, mais il profite d'une opportunité : celui d'un financement par placement. En 2004, on est dans une très forte concurrence entre les moteurs de recherches comme Yahoo!, Altavista, Lycos, MSN Search et Google. Les moteurs de recherche vont désormais payer pour être le moteur de recherche par défaut du navigateur web, en plus de déjà payer pour être la page de démarrage du navigateur et avoir son icône de raccourci sur le bureau de l'ordinateur.
Car, avec le web, le placement produit sur l'écran de base d'un ordinateur était un business très lucratif depuis les années 1990s. AOL, Compuserve et autres fournisseurs d'accès internet se battaient à grand coup de chéquier pour que leurs icônes soient présentes sur le bureau à peine déballé d'un ordinateur neuf, afin d'être le FAI auquel va s'abonner un aspirant internaute. Et cette folie va être un des moteurs de la crise financière d'internet en 2001.

C'est avec exactement le même objectif, se placer n°1 des usages dans sa catégorie, que les moteurs de recherche essayent de se placer au plus près du navigateur web, donc directement dedans.
Entre 1995 et 2007, cela se réalisait dans Netscape et Internet Explorer par une barre horizontale sous la barre d'URL. À une époque où la résolution verticale moyenne des écrans était de 800 pixels de haut, ces barres d'extensions de 26 pixels de haut bouffaient très rapidement de la surface de lecture. Firefox va cantonner le placement du moteur de recherche sponsor à ce qui est vraiment utilisé par le surfeur moyen,…

[Brice de Nice] — Salut, ça farte ? Aujourd'hui, pour être fun et bigarré, frais et bien formé, il te faut savoir casser ! casser ! casser !

… ils vont casser ces barres, garder l'essentiel : Le champ texte avec l'icône loupe. Plus élégant, mieux intégré, moins lourd.

Firefox laissera une possibilité à l'utilisateur de changer le moteur de recherche, voire d'en ajouter. C'est un standard méconnu mais qui existe toujours, lancé par Amazon : A9 devenu OpenSearch. D'ailleurs, si vous avez encore dans Firefox la barre de recherche distincte de la barre d'URL, allez sur notre site cpu.pm : vous verrez que l'icône de la loupe va changer, et si vous cliquez dessus, votre navigateur web va vous proposer d'ajouter en moteur de recherche notre site web. C'est une fonction qui est super-utile pour notre équipe pour retrouver très vite une vieille chronique. Et en tant que dev, j'ai plein de moteurs de recherche spécialisés vers des sites de langages de programmation, de spécifications techniques, et j'en passe. Ça me fait gagner un temps fou.

En 2008, Firefox a retravaillé la barre d'URL pour qu'elle aide l'utilisateur qui n'est pas très technique. On va y retrouver à la fois les suggestions de l'historique, les marque-pages mais surtout les suggestions de moteurs de recherche. Il s'agit de l'intégration dans le code principal d'une extension créée dans sa communauté, la AwesomeBar.

La même année, Google lance son navigateur web, Google Chrome. Il est le premier navigateur web à ne pas avoir d'un côté le concept de barre d'URL et de l'autre le champ de recherche, mais au contraire les fusionner dans ce qu'ils appellent l'Omnibox. Et le moteur de recherche intégré dans le navigateur Chrome est… je vous le donne dans le mille ! Google.
Décidément, la nature est bien faite !

Sur la version écrite de cette chronique radio, je vous renvoie sur une excellente bande-dessinée de Scott McCloud, commissionnée par Google, qui raconte les coulisses du projet Chrome. Cette BD explique très bien l'ensemble des démarches lors de la construction de ce navigateur.

Point de vue UX, c'est à dire expérience utilisateur et donc grand-public, cette fusion dans l'Omnibox ou la AwesomeBar n'est pas stupide. Elle induit moins de confusions et d'incompréhension pour l'utilisateur moyen. Si jamais l'URL a été mal entrée par l'utilisateur, le moteur de recherche prend le relais et suggère des destinations, probablement les meilleures.
La date de cette innovation n'est pas anodine : 2 ans après le lancement de l'iPhone, Google commence à revoir complètement l'interface du système d'exploitation mobile Android qu'ils viennent de racheter et à partir vers des écrans tactiles sans clavier physique. On parle alors de conception web en mobile first, au moins dans les conférences techniques de qualité, même si en 2010 moins de 10 % du trafic web va vers des smartphones. Donc réunir le concept d'URL et de champ de recherche en un seul, c'est un très net gain de place donc de lisibilité.

Mais… Si au moins on pouvait choisir un autre moteur de recherche par défaut que Google.
C'est tout à fait faisable, et pas si compliqué, et plutôt bien expliqué par Google. Sauf qu'en 2010, l'utilisateur aurait peut-être aimé avoir le choix de ce moteur de recherche à l'installation. Pardon, au premier démarrage de son smartphone.
Comme dit David Catuhe de Microsoft quand nous l'avions interviewé sur le navigateur Edge renvoyant sur Bing : Ben quoi, on est chez nous.

Depuis 2009, une confusion s'est installée dans l'esprit des utilisateurs grand public : le navigateur web est devenu le moteur de recherche. Et des fois, c'est dans la manière même de s'exprimer : En langue bosniaque, par exemple, les expressions navigateur web et moteur de recherche se traduisent par exactement le même mot.
Comme je ne parle pas le bosniaque, je l'ai essayé avec un traducteur automatique, et effectivement, le mot français navigateur web passé en bosniaque vous donne pretraživač, et le mot bosniaque retraduit en français, on obtient… moteur de recherche. Je l'ai expérimenté avec Google Translate, c'est assez piquant. [et a été légèrement corrigé depuis l'écriture de cette émission en 2002]

Honnêtement, au début, je n'avais aucun avis contre la confusion des deux fonctions dans un champ texte unique, même si je maintiens les deux séparés sur mon navigateur.
Surtout qu'on a toujours un soupçon que toute URL valide entrée est envoyée à un moteur de recherche, donc un outil de profilage commercial.

Et puis, j'ai vu Google faire… n'importe quoi.

Textes : Da Scritch
Illustration : Banque interne, illustration pour émission Ex0213

Pièces jointes

  • 0226-CPU-Histoire-URLelargit(04-12-25).mp3

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