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Readme : La Cité de la peur, une prestation ESN familiale

jeudi 18 décembre 2025. Chroniques › Readme

  • humour

Extrait de l'émission CPU release Ex0227 : lost + found (un quart null).

Avez-vous bien vu le film « La Cité de la peur, une comédie familiale » ?
Oui, le film de Les Nuls sorti en salle en 1994, réalisé par le regretté Alain Berbérian.

Indépendamment du débat hommage ou plagiat des ZAZ, ce film est notoirement sous-côté dans sa charge dénonciatrice sur les rapports d'autorité.
Moi qui suis senior en animation radio [dit sur un ton d'argument d'autorité], j'ai eu le bonheur de le voir en avant-première à sa sortie au cinéma. Et pourtant, j'ai considéré que cette œuvre patrimoniale du cinéma français méritait un random-ienne re-visionnage cette fois-ci non pas par le regard d'un fan de la bande d'humoristes, ni les binocles d'un critique cinéma mais par le prisme d'un professionnel du secteur IT.

Parce que plus je repense à ce film, et plus je me dis qu'il a été très visionnaire en plaçant Alain Chabat au cœur d'une critique involontaire de la position du consultant envoyé par une entreprise de service de protection et sécurité informatique dans une petite PME pour une prestation ponctuelle.

Non ?

[Régis, au fond] — Non
[Un autre spectateur, au fond] — Ta gueule, Régis ! Quel con…

Bon, je m'explique mieux.

Le film commence par la projection d'un film horrifique, « Red is Dead », production sous-budgété qualifiable de nanardesque qui se retrouve au Festival de Cannes. L'attachée de presse Odile Deray est seule à défendre ce film sur la croisette, tandis que le producteur est en prison pour fraude fiscale, et le réalisateur en hospitalisation longue durée vu son état mental. Or, cette projection est tragiquement conclue par l'assassinat du projectionniste par un serial killer…

[Odile Deray] — Pardon ?
[Serge Karamazov] — Un serial killer. Un tueur en série.
[Odile Deray] — Ah… Un serial killer.

…qui semble s'inspirer de l'histoire du film dans le film.

Mais ça… ça n'est pas l'intrigue principale.
Non.

Le moteur principal de l'histoire est que l'attachée de presse est présente au festival de Cannes avec un film qui n'est pas en compétition, mais uniquement présenté au marché des droits des petits producteurs bios, qui se trouve dans les sous-sols du Palais des Festivals. La mission d'Odile Deray est de convaincre des distributeurs de diffuser le film sur un marché et un support quelconque. Et le producteur n'ayant pas de stand, on peut supposer que son budget de représentation est assez minime.
Pour cela, Odile Deray a besoin de faire monter en sauce la notoriété du film et de son acteur principal, de susciter l'intérêt de la presse, bref de faire le buzz comme on disait à l'époque.

[Odile Deray, scène du petit-déjeuner au 3e jour] — Bon, Kara, je veux vraiment que vous fassiez garde du corps, Je veux vraiment leur en mettre plein la vue. Putain. J'y crois ! J'y crois !

Ce qu'elle fait en profitant du meurtre sordide d'un projectionniste indépendant. Belle opportunité de publicité ! Elle rameute donc l'acteur principal qui est la seule personne disponible et présentable de la production, et fait appel à une société de protection rapprochée pour faire figuration, afin de créer artificiellement une importance à son unique membre du cast présent à Cannes.
La boîte de protection et sécurité, sentant que la mission n'est pas énorme et ne dépassera pas la dizaine de jours facturables, envoie un gars qui, malgré son expérience passée, agit comme un débutant, tout en le facturant comme un expert senior dans son domaine.

[Brief de la mission de Serge Karamazov par son patron]
[Le patron] — Vous connaissez Cannes ?
[Serge Karamazov] — J'y suis allé en colo quand j'avais 7 ans.
[Le patron] — J'étais sûr que vous étiez l'homme de la situation. […] La personne à protéger est une vedette de cinéma, Simon Jérémi. […] Votre contact s'appelle Odile Deray […], l'attachée de presse. Vous resterez toute la durée du festival. L'attachée de presse m'a parlé d'un tueur à la faucille et au marteau. […] Ce qui veut dire […] que vous arrêtez la protection rapprochée avec la Princesse Vallony !

L'opérateur envoyé sur le terrain était consigné au placard pour bévue, il lui est donc assigné une mission insignifiante avec le mépris de sa hiérarchie.

[Serge Karamazov] — Je suis envoyé par l’agence Security.
[Odile Deray] — Et vous êtes… ?
[Serge Karamazov] — À l’aréoport.
[Odile Deray] — Ça je sais, mais votre nom c’est quoi ?
[Serge Karamazov] — Ah ! Serge… Karamazov. Aucun lien je suis fils unique.

Serge Karamazov, y voyant surement des points à gagner auprès de son management, va instinctivement monter en épingle toute l'affaire pour surfacturer à gogo. Allant jusqu'à une démo impromptue en pleine réunion du client où il est tout content de s'imposer pour présenter une gamme de produits techniques : des détecteurs de métaux à musique fantaisie.

[Serge Karamazov] — Alors, y'en a une autre qui fait sonnerie de téléphone. C'est-à-dire que vous passez, et… [Sonnerie de téléphone] J'ai failli me faire prendre. C'est quand même bien fait !
[Assistante] — Odile ?
[Odile Deray] — Ouuuiii ?
[…]
[Serge] — Et y'en a une autre qui fait ambiance tahitienne. [Musique]
[Assistant, très pressant] — Odile ! Odile ! Odile ! Odile ! Odile !

Une démonstration très colorée qui doit sûrement ravir son commercial devant l'envolée du chiffrage du projet.

[Le premier projectionniste, hurlant au téléphone] — Combien ?

Quand il n'est pas encombré de l'acteur, qui agit tel un cadre important qui ne comprend rien, ce même consultant va courir après un gus quelconque cosplayé en APT russe. Une course-poursuite épique, soit, mais une initiative perdue d'avance ; Serge Karamazov n'ayant aucun pouvoir de police,…

[Journaliste] — Pensez-vous que le film soit vraiment mauvais ?
[Commissaire Bialès] — Écoutez, laissez faire la police faire son travail. Dès que j'ai de plus amples informations, croyez-bien que vous serez les premiers informés.

…ni une quelconque preuve que le supposé Youri qu'il poursuit est effectivement le tueur en série. Par la même, il actera d'un abandon de poste, perte de contrôle de la zone à sécuriser, dépassement du périmètre du palais du festival sur la voie publique, perturbation d'une manifestation syndicale risquant d'impliquer la production cliente.

[Serge Karamazov, agacé] — Barrez-vous, con de mimes !

Et je ne vous retranscrit même pas pêle-mêle cette suite d'événements qui se déroule sous une supervision totalement défaillante des donneurs d'ordres (l'attachée de presse et la boite de sécurité).

[Adjoint Grimaldi ] — Le type qui a fait ça est un maniaque. J'espère que vous avez le cœur bien accroché car c'est une véritable boucherie à l'intérieur.

Le soir de la projection dans la salle, le soldat Karamazov est accroché à son talkie-walkie, gérant un nombre d'auxiliaires qu'on estime très conséquent… jusqu'à finalement se rendre compte qu'il parle au talkie à un mec qui est dans son dos. Donc exagération des processus et canaux de dialogues, ce qui mène à une perte d'efficacité dans la coordination d'équipe.

Au final du film, quand les protagonistes gambadent tout sourire sur la Croisette, un drame pointe : qui va payer la facture de la prestation de sécurité ?

[Simon Jérémi dans la discothèque, riant nerveusement] — Et puis, alors, on peut payer tous les dégâts, sans problèmes… sans problèmes…
[Serge Karamazov, cassant une bouteille, visiblement très éméché] — Sa gueule à cette salope !

Facture qui s'annonce salée avec les frais annexes… Littoral oblige, les gencives de porc ne sont pas données sur la Promenade des Anglais.

[Commissaire Bialès , mort de rire , en slip Y'a du tonus dans mes pruneaux] — Elle est drôle, non ? Un peu salée, mais elle est drôle ! Non ?

Je rappelle que le producteur du film « Red is dead » est en prison, et que l'attachée de presse indépendante Odile Deray E.U.R.L. qui a fait appel à la société de sécurité, n'est pas assurée de pouvoir se faire payer la prestation.

Eh oui, ça fait réfléchir.

[Extrait du film « Red is Dead », le personnage joué par Simon Jérémi chantonne] — Il faut toujours que tu dramatises, cet affreux Youri est mort. Youri n'est plus qu'un affreux souvenir, maintenant.

« La Cité de la peur, une comédie familiale », film de 1994 réalisé par Alain Berbérian, avec la troupe des Nuls et quelques amis, musique de Philippe Chany.
Film récemment remastérisé, disponible en DVD, Blu-ray et sur différentes plateformes de VOD, dont HBO Max et Disney+.

[Très rapide] Le point de vue exprimé dans cette chronique sur l'œuvre cinématographique susnommé et sur les ESN spécialisées en sécurité n'est pas représentatif de Radio FMR et de ses bénévoles, ni des personnes participants à la production de l'émission CPU, ni de l'employeur de DaScritch, ni de celui de son comptable. Pour toute contestation, veuillez suivre la procédure habituelle auprès des éditeurs de programme via l'ARCOM, seul tribunal compétent sur le sujet.

[Besnéard jouant un critique à la sortie de la première projection] — Madame, je n'écrirai rien sur ce film, c'est une merde !

[et comme j'ai oublié le Commissaire Bialès, il fallait mettre la Carioca juste après.]

Textes : Da Scritch
Illustration sonore : Extraits sonore du film, bande originale de Philippe Chany
Photo: Capture d'écran du film. D.R.

Pièces jointes

  • 0227-CPU-Readme-CitePeur(18-12-25).mp3

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