Extrait de l'émission CPU release Ex0074 : Trump, one year in exercise.
Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat toi qui te demande ce qui faisait tant rêver en Amérique.
Qu'un serial entrepreneur arrive à la tête d'un État, il va savoir mieux le gérer que d'autres. Qu'une star de la télévision arrive à la tête de l'Exécutif, il saura communiquer. Mais on a plus l'impression que les États-Unis ont eu Cyril Hanouna que… je sais pas à quoi comparer ? Oprah Winfrey ?
Résumons : on a un gars qui a plus accumulé les échecs retentissants que les réussites industrielles, qui revendique avoir écrit une méthode pour réussir dans les affaires mais qui n'en a pas écrit une seule ligne, un propriétaire immobilier qui est un raciste notoire envers ses locataires, un mec qui revendique prendre les meufs comme des packs de bières, un menteur notoire qui n'a jamais supporté être pris la main dans le sac…
Bref, on a un individu au portrait très peu flatteur mais qui malgré tout, est devenu Président des États-Unis, et selon plusieurs témoignages de son entourage, ne voulait même pas de ce poste. À se demander pourquoi il s'est lancé dans la course à la Maison Blanche…
Je ne sais pas... lancer une nouvelle franchise ?
On va finir par croire qu'« Idiocracy », la comédie de Mike Judge (oui oui, le même créateur que les séries « Silicon Valley » et « Beavis and Butthead ») est involontairement devenue un documentaire visionnaire.
Joe Bauers, un garçon pas spécialement adroit mais surtout américain moyen selon les statistiques, se retrouve congelé pour une expérience de l'Armée, mais il se réveille 500 ans plus tard que prévu et par accident. Parce que les gens pas très futés ont pris le pouvoir car ils se reproduisent plus que les gens intelligents, au fil des générations, le Q.I. moyen de l'Humanité a chuté au niveau d'une mouche. Les douchbags sont donc au pouvoir par la force du nombre, empêtrés dans les problèmes d'éducation, d'écologie, d'économie et de règles du Superbowl… En soit, « The Jerry Springer Show » à l'échelle de la planète.
Et donc Joe Bauers se retrouve la personne la plus intelligente en ville.
Glaçant, non ?
Mais concentrons nous sur les États-Unis. Ce pays qui depuis la fin du XIXème siècle est devenu un poids lourds de la recherche et de l'innovation. Que seraient actuellement nos technologies sans le MIT, la recherche nucléaire, la conquête spatiale, la Silicon Valley…
Inversement, que seraient les États-Unis s'ils étaient resté sur une position conservatrice et xénophobe comme dans les années 1930s ? Sans l'arrivée de cerveaux étrangers sur son continent et le brassage des idées qui va avec ?
Au final, on aura beau fanfaronner, mais l'Europe, la Chine et l'Inde ne peuvent pour l'instant faire vivre leur industrie IT sans les États-Unis. Donc il faut bien faire quelque chose, soit le dos rond, soit en profiter pour gagner des marchés…
Mais est-ce que les États-Unis sont vraiment dans la mouise avec Trump ? Est-ce qu'un an, ce n'est pas trop tôt pour en parler ?
Et Trump finalement, est-ce qu'il n'a pas une chance infernale ? Il n'a pas eu de crise économique comme celle de 2007, pas eu de crise écologique majeure comme l'inondation de la Nouvelle Orléans ou de crise sociale comme les émeutes de Los Angeles. Lui qui est tellement brouillon dans son gouvernement que les pontes de son propre parti tremble à la moindre de ses sorties…
Qu'un mauvais chef soit capable de faire couler une boite, ça on l'a souvent vu. Mais comme le veut le Principe de Dilbert : Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers.
Enfant du Futur Immédiat, on parle de résilience du pouvoir politique, et de son impact sur l'économie et la création. Alors, est-ce que le rêve Américain est définitivement mort ? Et est-ce finalement une chance pour la vieille Europe ?
[Le texte complet est disponible sur le site de son auteur]
Auteur : DaScritch
Photo : Donald Trump lors de sa campagne pour l'investiture Républicaine en Février 2016, CC Gage Skidmore, détail