Version longue de l'interview diffusée dans l'émission CPU release Ex0139 : Sega, game over sur console.
Sega est une entreprise à la saga plus qu'intéressante : c'est une marque qui a rebondi plus d'une fois. Pour nous en parler, il nous fallait quelqu'un qui aie connu son âge d'or de la période console, en tant qu'observateur attentif.
Nous avons le plaisir de recevoir par satellite Douglas Alves :
- journaliste vidéoludique depuis 1991 notamment dans le mythique magazine Tilt ;
- historien et conseiller pour l'association MO5 ;
- enseignant en culture et histoire du jeu vidéo ;
- parle l'assembleur Motorola 68000 (on va s'entendre) ;
- Première partie :
- Quel fut ton premier contact avec un jeu Sega ?
- Nous faisons une série sur les entreprises japonaises, donc il fallait parler de Sega et pourtant, Sega est une entreprise américaine… née des suites de la Seconde Guerre Mondiale.
- À travailler sur les machines à sous, elle a eu dans les années 1960s une réputation sulfureuse.
- Pourquoi et comment est-elle devenue une entreprise japonaise ?
- La Master System, la première incursion en console de Sega est un dérivée d'un ordi familial. Le secteur ordi familial n'avait aucun avenir pour Sega ?
- Pourquoi en a-t-on si peu entendu parlé à l'époque face à la NES de Nintendo ?
- Est-ce dû au fait que Sega n'essayait pas d'avoir des jeux exclusifs à sa plateforme contrairement à Nintendo ?
- Deuxième partie :
- La Mega Drive, la console reine a cartonné dans un contexte ultra-concurrentiel. Qu'est-ce qui a joué ? Ses performances techniques ou les publicités agressives de Sega ?
- Sega a-t-il développé des mascottes avant Sonic The Hedgehog ?
- Elle a été étendue avec le Sega 32X et le Mega CD… deux extensions additionnables… bel exploit… inutile ?
- La 32X était vendue quasi au même prix que la Mega Drive nue
- Sega, à côté de ses consoles grand-public, a continué à développer un solide secteur dans les bornes d'arcades. Avec des bornes de luxe : des jeux de course comme Out Run, des jeux de combats comme Virtua Fighter, etc… Quels sont leurs concurrents à l'époque ? Sont-ils les seuls à être sur console et arcade ?
- Parallèlement à la Mega 32X, l'extension 32 bits de la Mega Drive, sort quelques mois plus tard la Sega Saturn, console purement 32 bits. La Sega Saturn a été un échec cuisant. Problème de catalogue ou d'une course à la puissance mal maitrisée ? Ou d'un catalogue incompréhensible avec la 32X sorti juste avant ?
- La Sega Saturn a été un échec aux US et en Europe, mais elle quand même cartonné au Japon.
- On dit que la programmation de la Sega Saturn était extrêmement compliquée, car de préférence en assembleur, sur de multiples coprocesseurs graphiques, sans bibliothèques ni compilateur C pendant les 3 premières années… En soit, on peut faire la même remarque sur toutes les consoles des 15 années suivantes, PS3 incluse.
- Si la Saturn a cartonné au Japon, cette console a dû avoir un catalogue spécifique pour l'archipel.
- Et sur le jeu multijoueur online ?
- Et quand tu posais la question de localiser ces jeux à Sega France ?
- Troisième partie :
- 9 septembre 1999, sort la Dreamcast, la console qui fut la course en avant sur la technique. Avait-elle une chance de sauver les meubles ?
- J'ai pas compris la manette de la Dreamcast : grosse, avec la carte mémoire jouet, et ce câble qui sort d'abord vers toi pour aller à la console, donc forcément qui se cassait.
- Microsoft avec Windows CE, c'était le loup dans la bergerie puisqu'il en a profité pour sortir sa XBox ?
- D'un autre côté, Sega sort à ce moment-là des jeux complètement barrés comme Space Channel 5, ou Rez par Tetsuya Mizuguchi. Il y a une écurie interne de développement totalement débridée
- Après l'abandon du
hardware game
, Que reste-t-il de Sega à part les licences ? Encore des jeux originaux sur console ? Des jeux d'arcades ? - Pour écrire le livre « L'histoire de Sonic the Hedgehog » (édité par Pix'n'Love), est-ce que Sega a vraiment aidé, et ouvrent-ils donc leurs archives ?
Texte : Da Scritch
Photo : Portrait fourni par l'interviewé, ©, D.R.