Extrait de l'émission CPU release Ex0167 : Design embarqué en laboratoire de biologie.
Au bord du promontoire, tu hisses ton corps. Tu esquisses un premier plongeon.
Nous pouvons imaginer la scène : un designer arpentant les couloirs d’un laboratoire de biologie, dans une salle au fond, des paillasses alignées, pipettes, centrifugeuses, frigidaires, robinetterie, hottes, et solvants règnent en maître. Puis à gauche, quelques portes fermées, des chercheuses et chercheurs derrière des grands écrans, plus loin une salle sombre, remplie de microscopes l’un est binoculaire, l’autre à balayage électronique, tandis que celui-là permet de voir des cellules dans un environnement contrôlé. Le carnet à la main, le designer ethnographe observe, note scrupuleusement chaque détail, chaque habitus de ce milieu de vie où sont étudiés les vivants.
Nous sommes avec Marguerite Benony, elle est sur le point de terminer sa thèse qui se situe à la croisée de l’ethnographie et du design, elle y étudie comment les outils, méthodes, et pratiques des designers peuvent s’insérer dans la vie de laboratoire.
Le petit jeu de description auquel je viens de me prêter est avant tout celui d’un étonnement du designer dans un environnement qui n’est pas le sien et j’aime à croire que cette altérité a des vertus très fécondes. J'aimerais que nous partagions ses recherches qu’elle mène sous la direction de Sophie Pène et Pascal Hersen.
Bienvenue dans Bio is the new black.
Texte : Élise Rigot
Photo : Lab on paper, installation, © Marguerite Benony, 2014, D.R.