Extrait de l'émission CPU release Ex0214 : Disséquons une URL, seconde partie.
Ah oui, j'oubliais : souvent la partie query d'une URL est l'endroit préféré des trackers de visite, des outils d'analyse comportementale très indiscrets qui veulent toujours en savoir trop sur vous.
Normalement, ce genre d'outils utilise les cookies pour tracer vos visites, pour savoir d'où vous venez. Mais s'ils se cachent jusque dans les query pour vous suivre, c'est que les cookies ne marchent que tant qu'on reste sur un site web.
Des fois ces paramètres sont installés systématiquement sur tous les liens, par exemple d'une newsletter, ou dans un PDF présentant un produit. Et donc, consultés sur des sites qui ne font absolument pas de tracking visiteur de ce genre. Par exemple : nous, pour le site cpu.pm, ben ce n'est pas rare de voir qu'on a des URL visitées avec ce genre de paramètres qu'on n'a absolument pas demandé. Donc c'est pas la peine de nous lancer une procédure RGPD puisqu'on n'a ni cookies, ni outils de tracking.
Comment on reconnaît ces paramètres de tracking de visite ? Il se trouve que les clés de paramètre utilisées sont pratiquement les mêmes entre les différents opérateurs, et ceci aussi bien pour permettre à des clients de le mettre facilement en place, mais aussi pour éviter que le paramètre de query ne corresponde à un usage déjà prévu sur le site visité.
Ces mots-clés de paramètres se reconnaissent donc car ils commencent par utm_
ou at_
, et finissant par source
, origin
, campaign
,… des trucs de ce genre-là. UTM
, c'est pour Urchin, le prédécesseur de Google Analytics qui fut le premier à faire du social media analytics, sans passer par un serveur rebond, car ces derniers étaient utilisés avec gourmandise par les acteurs malicieux pour se jouer des antivirus (mais ça, on n'en reparlera plus tard).
UTM
, c'était super pratique pour voir si votre PowerPoint d'images rigolotes devenait vraiment viral, se faisait suivre par e-mail et touche votre cœur de cible : les téléspectateurs de C8.
Sachez que nous, à la rédaction de CPU, on fait toujours en sorte de nettoyer ces paramètres inutiles avant de publier les liens sur notre site cpu.pm, et qu'on trouve cette pratique parfois un peu pénible. Faudrait qu'on s'installe un outil pour effectuer ce nettoyage automatiquement, mais… pff… j'ai la flemme.
Ces attributs peuvent aussi poser des soucis en matière d'indexation pour les moteurs de recherche. Car chaque changement de paramètre équivaut, pour le moteur de recherche, à un résultat différent.
Donc si on arrive sur une page depuis une newsletter, par exemple, et qu'on souhaite la copier comme lien sur une autre page web, il est fortement recommandé de nettoyer ces attributs inutiles. Et si vous ne le faites pas pour la protection de la vie privée de vos interlocuteurs, faites-le pour l'indexation de vos sites web.
Oui, quand vous envoyez un lien, pensez à réduire les query à la partie minimale utile. C'est plus sympa.
D'ailleurs, je devrais le dire aux associations qui tapent systématiquement sur le numérique pour tenter de sauver la planète, car c'est loin d'être les derniers à utiliser des outils de tracking dans leurs newsletters.
[Suite : Standard : URL, #chapitre-5 : Le hash, elle aime]
Texte : Da Scritch
Illustration : Requête Dall-E A sharp symbol and a question mark symbols floatting in a library
, libéré en CC.