Extrait de CPU release Ex0031 : Bio-hacking.
Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi à qui on va t'apprendre bien des choses sur le vivant, et sur ton corps, dans les limites autorisées par la décence et les diffusions en clair permises par le CSA avant 22h30.
Sache que ton corps n'est pas qu'un temple. Qu'il peut être modifié, reprogrammé, transformé, amputé ou corrigé.
Moi même je suis un être bionique, mais il va quand même falloir que je change mes lunettes.
À vraie dire, quand on prend du café ou du thé, on commence déjà à hacker notre propre corps. Bon, le problème, c'est qu'il faut s’assommer à l'alcool ou aux barbituriques pour reprendre un cycle de sommeil, puis le ch████on avant le premier maté et le redbull épicé au sp█████ll
NON MAIS QUI QUI M'A PIRATÉ MON TEXTE LÀ ! J'AI JAMAIS ÉCRIT ÇA PROMIS JURÉ À JEUN.
Bref, tenir cette édition du THSF qui va durer 96 heures non stop est une ode à la pharmacopée de la boite à pharmacie tableau B, celle qui excite les chiens de la BR-SRPJ.
(snirf) Ahem...
Le bio-hacking est fascinant parce qu'elle touche au vivant.
On fait grandir, on greffe, on irradie, on dope, on mute et puis on tue.
Tant qu'on joue avec le micellium d'un champignon ou des micro-algues, il y a de quoi s'amuser en toute innocence ; mais branche les nerfs d'une blatte de Magadascar sur un Arduino ou dissèque des souris pour voir si la couleur des neurones est différente à force de les nourrir de carottes ou d'épinard, les questions éthiques arrivent. Surtout quand les modifications se font avec une réelle modification corporelle.
Il y a aussi les furieux de la modification corporelle, qui expérimentent avec leur corps. Alors, normalement, à ce moment là de mon speech, la régie de TV Bruits devait balancer des images de gens qui se coupent la langue en deux façon vipère ou se mettent des billes en acier sous la peau. Et je sens que je vais défaillir… je… (respire, respire, respire). Je reprends :
Ainsi, un journaliste s'est implémenté un aimant au néodyme au bout d'un de ses doigts, une opération très en vogue
il y a 3 ans. L'opération est certes bénigne vue la toute petite taille de l'engin, mais il l'a faite avec un concours médical.
Avec les inconvénients : ses anticorps ont détecté cet élément étranger, et ont commencé à l'attaquer. Qui plus est, l'aimant tirait tellement sur la peau en la compressant qu'il avait un début de gangrène. Heureusement qu'il était suivi par un médecin, un vrai, un patenté, pas un marron
genre Black Jack ou un cabinet dentaire au rabais rayé des cadres et du registre du commerce en laissant des clients sans dents.
Imaginez ce que donnerait un futur cyberpunk à la William Gibson où des hédonistes en manque de neurones s'amusent à rajouter des cartes filles à leur cerveau, jusqu'à ce qu'il n'arrive plus à suivre la charge et pête un cable, laissant les coprocesseurs arithmétiques greffés transformer leur corps en fractales.
N'essaie pas de te figurer l'image en tête, tu vas toi aussi te sentir mal.
Enfant du Futur Immédiat, il y a 20 ans, je rêvais de me faire tatouer le symbole d'une prise data, en référence à la BD « Ghost In The Shell » de Shirō Masamune. Alors qu'il me suffit d'attendre... Nous serons tous un jour des cyborgs quelque part avec une prothèse de hanche ou un sonotone. Je disais UN SO NO TO NEUH
. Le bio-hacking va au-delà du médical, dans un but d'étendre les possibilités du corps ou dans un domaine complètement ludique.
Mais attention : jouer ainsi de son vivant n'est pas sans risques, même pour acquérir des super-pouvoirs.
Auteur : DaScritch
Le texte complet est disponible sur le site de son auteur
Image : Extrait de l'installation « No bird » par Annlor Codina et Vross, exposée au THSF 2016