Extrait de l'émission CPU release Ex0115 : Cubesat.
Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui compte les étoiles filantes pour réaliser tes rêves.
La conquête spatiale par l'humanité a commencé par des bips.
(Enregistrement sonore des bips de Spoutnik par la NASA, domaine public)
Ceux de Spoutnik, le premier satellite artificiel. Cette sphère de 58 cm de diamètre et 83 kg ne faisait que ça : des bips.
Des bips qui narguaient l'autre superpuissance, les États-Unis, en disant Eh, John Wayne, c'est nous qui sommes preum's !
. Pour les stratèges militaires, le signe aussi qu'ils pouvaient envoyer une bombe nucléaire n'importe où sans être arrêtables.
Des bips d'effrois pour certains, d'espoirs pour d'autres, des bips qui n'avaient aucune signification sinon que tout le monde pouvaient les capter avec un simple poste de radio.
Et pourtant, de ces bips ont savait de combien sa course ralentissait, la propagation radio électrique possible hors de l'atmosphère, et tant d'autres choses qui, oui, avaient besoin d'être mesuré. Notamment le fait que les scientifiques soviétiques dominaient à l'époque le game. Avant que l'Amérique mette le pied sur l'objectif en face.
Cet été, nous avons fêté le cinquantenaire des premiers pas de l'humanité sur la Lune, et on espère, pas les derniers. Sauf que depuis 1972, la Conquête de l'Espace par les humains n'a pas dépassé l'orbite basse, rien au-delà de 500 km du sol. Personne, même pour refaire un tour de manège de l'autre côté de la Lune.
Heureusement, le Genre Humain peut être présent dans l'espace sans y être : avec des sondes extra-planétaires, ou des satellites en orbite proche.
À défaut de monter en orbite dans une station spatiale, de faire une EVA (Extra Vehicular Activity), ou de tutoyer l'espace en ayant revendu son hôtel Rue de la Paix à Elon Musk, ben… on peut avoir un petit quelque chose à soit, qu'on a conçu, là haut.
Ça fait rêver : avoir son satellite, qui tourne tout là-haut…
De l'espace, nous pouvons étudier l'espace proche, l'espace lointain, mais aussi notre bonne vieille Terre.
Au premier avril dernier, sur 4987 satellites artificiels orbitant autour de la Terre, il y avait 2063 satellites artificiels fonctionnels… Et d'une manière assez rigolote, le plus vieux toujours en activité serait Amsat-Oscar 7 (AO-7), lancé en 1974, opéré par des amateurs et sorti d'une panne après 21 ans de léthargie.
Oui, parce qu'il y a des hackers qui sont capable de faire reprendre vie à un satellite en panne après deux décennies, sans y toucher, qu'avec des commandes envoyées par radio.
Mais là-haut en orbite, il y a aussi plus de 300 000 déchets. Ces déchets, de par leur vitesse, sont vraiment dangereux car ils peuvent percer une combinaison spatiale ou exploser un panneau solaire. Ça serait dommage : un tel rêve n'est pas donné, alors imaginez les assurances couvrant ce type de collisions.
Et puis, il y a à décider d'une orbite pour son satellite : géostationnaire ? pratique mais très cher… polaire, mais un jour l'engin va retomber.
Et puis lancer un satellite, cela ne s'improvise pas. Après tout, y'a des rêveurs pour faire décoller une fusée au Congo. Et si le reportage peut faire hurler de rire, on oublie un peu qu'un programme réussi aurait permis de rêver d'une conquête de l'espace par l'Afrique comme l'a rêvé Christina de Middell et ses Afronautes ou d'autres artistes du mouvement afro-futuriste…
Ben oui, l'espace donne aussi des ailes aux artistes.
Oh oui, tiens, on pourrait aussi satelliser une œuvre d'art. Après tout, il y a déjà un certain nombre dont une du mosaïste Invader dans la Station Spatiale Internationale !
Enfant du Futur Immédiat, peut-être que tu vas piloter ton propre satellite, ça ferait très chouette sur ton CV, mais il te reste à répondre à une question capitale : tu vas mobiliser une énergie énorme à trouver le financement, à construire ton satellite et à l'envoyer… mais… pour en faire quoi ?
Texte : DaScritch
Photo : Three CubeSats are ejected outside the Kibo laboratory module, par NASA, CC-BY-NC-ND, détail