Extrait de l'émission CPU release Ex0151 : Autorité audiovisuelle.
Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui comprends pas pourquoi t'as pas le droit de dire le mot 🤫.
Contrairement aux podcasts natifs que tu peux écouter, je te rappelle que CPU est une émission de radio. Un statut qui nous donne des phénomènes parfois un peu bizarre : Ainsi nous bénéficions d'un accord qui nous permet de passer de la musique, et nous sommes archivés par l'INA, en plus de la Bibliothèque Nationale et de archive.org. Et comme nous sommes diffusés sur une radio en France, une vraie radio avec un émetteur hertzien (et maintenant deux, DAB+ oblige), et bien cela veut dire que notre émission est produite dans le cadre d'une structure qui a signé une convention avec une autorité indépendante mais missionnée par l'État.
Et cette convention nous oblige à nous plier à certaines règles morales.
Si toi ou tes parents nous cherchent querelle parce que, par exemple, nous maugréons sur les applications faites en WinDev, ou nous vantons la propension de npm
à télécharger la moitié d'internet au moment de déployer en prod, ou encore que tu trouves que nous n'accordons pas le bon équilibre du temps de parole dans le débat politique entre ceux qui utilisent l'espace plutôt que la tabulation dans l’indentation d'un code source… sache que nous relevons de ladite autorité qui a un réel pouvoir de sanction contre notre émission, et contre notre diffuseur hôte, Radio <FMR> :
Cette autorité est le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.
Oui, ce CSA, le même qui impose le petit rond en bas à droite qui dit que tu peux pas regarder ce programme télé et qu'il est un peu trop tard pour toi, c'est le même CSA qui est habilité à nous donner des tapes sur les doigts en cas de bêtises constatées.
Ses décisions sont si avisées qu'on appelle les membres de son concile suprême et national les Sages
. Ainsi que ceux des délégations régionales, les CTA.
Je signale à nos audilecteurs que les sages des CTA ne sont en charge que des contenus des services audiovisuels conventionnés avec le CSA. Pour les émetteurs pirates ou ceux qui bavent salement comme Solarus devant la PS5, l'ANFR sera bien plus compétente. Alors oui, nous sommes dans une juridiction d'exception, mais la raison est bonne : on nous a concédé le droit d'émettre dans le domaine public hertzien à une fréquence, une puissance et un lieu très précis.
On a parlé de radio numérique, de technologies de captation, de mixage, de diffusion… Mais il est intéressant de parler aussi de sa gouvernance dès que nous sommes sur le domaine hertzien.
Et que non, même à l'époque des radios purement internet ou des podcasts natifs, le CSA n'a rien de désuet. Il a toujours la même mission à l'heure du DAB+.
Alors comment le vit-on ? Comme une qualité : On aura forcément moins envie de dire une très grosse bêtise, donc nous faisons bien plus attention à nos sources, nos propos, la construction de cette émission.
En soit, il n'y a guère de différence avec la limite imposée à nos émissions de durer une heure. C'est bête à dire, mais ce cadre n'a rien de rigide, il ne fait que demander de la rigueur. Et d'autres en auraient bien besoin.
Enfant du Futur Immédiat, n'oublie pas une chose, il y a 3 types de radios et de télés qui sévissent en France : les médias publics, pour lesquels tu paies une redevance, les médias privés qui en général se nourrissent de la pub ou sont sur abonnement, et les médias associatifs. Et je crois que tu l'as deviné, Radio <FMR> est dans le tiers état, c'est à dire que nous avons une mission à but non lucratif, et que nos dirigeants ne sont pas choisis par des décideurs politiques.
Et, en participant bénévolement à cette radio, nous avons le devoir de contribuer à son antenne en lui apportant une certaine richesse. Eh oui, Radio <FMR> a sa spécificité d'antenne. On nous traite de radio rock
parce que nous avions une certaine dominante musicale, alors qu'il est aussi important de rappeler que nous couvrons qu'une zone géographique restreinte, dont nous participons à la couverture sur son actualité et avec un angle qui nous est propre.
Si on ne retient que la radio à dominante musicale, oui, un certain nombre d'animateurs de <FMR> ont eu une carrière musicale&: comme les Bêtes, les Glaviouzes, les Fabulous troubadours, Eric le Chien Fou, Zebda, Le Lutin, The Eternals, Sacco & Vanzetti, MKB, Fly and the Tox…
Mais revenons à notre émission, qui est un talk show : CPU participe à la qualification de plusieurs critères pour Radio <FMR> : informer sur le tissu d'emploi local, ouvrir à la connaissance technologique, mettre en valeur la diversité et la création locale. Et les commentaires que vous nous laissez chaque jour montrent qu'on vous intéresse, et qu'on vous amène une offre qui n'existait que trop rarement.
Enfant du Futur Immédiat, Radio <FMR> existe depuis 1981, et notre radio eu une longue histoire de création, de diversité et de découvertes. Nous, nous aimerions que cette belle aventure continue. Et que d'autres nous succèdent.
Texte : Da Scritch
Illustration sonore complémentaire : sketch Kulunmouton
des Guignols de l'Info
, D.R. Canal+.
Photo : La Tour Mirabeau dans le 15ème arrondissement de Paris, siège actuel du CSA, CC-SA-By Deep silence