Extrait de l'émission CPU release Ex0159 : Légendes confidentielles du minitel, première partie.
Le clavier était compréhensible par la ménagère de moins de 50 ans, et grâce à sa membrane en caoutchouc, il pouvait encaisser sans souci la chute d'un pot de Blédina même ouvert.
Vous parliez des touches en caoutchouc.
Moi, j'ai le souvenir que le clavier des tous premiers minitels était horrible, en caoutchouc mou. On a un Radiotechnique de 1982 dans la cave de Radio <FMR>, je ne sais pas comment les touches ont pu tenir jusqu'ici.
Car ces touches utilisent une technologie brevetée du CEA. La recherche atomique militaire avait découvert que le caoutchouc des joints de centrales nucléaires était devenu très résistant, et que vue sa relative faible radioactivité, on pouvait le recycler de cette manière.
Mais devant la pénurie rapide du caoutchouc mutant, et surtout le fait que les militaires en exigeaient la priorité, les générations suivantes de minitel eurent des touches en plastique, donc certains avec un ressort à claquet très ferme. Qui objectivement est nettement plus confortable mais aussi plus bruyant.
Avoir un clavier plus confortable entraîna un inconvénient inédit : les personnes habituées aux machines à écrire avaient tendance à bourrer littéralement le buffer tampon du clavier du minitel. Avec 75 bauds en liaison montant, soit moins de 8 touches appuyées envoyées par secondes, et un buffer tampon ne pouvant accepter que 8 touches d'avance, si quelqu'un est capable de taper un texte à la machine à écrire sans regarder les touches, il n'était pas rare d'entendre des bips
signalant que sa frappe est trop rapide, et que des appuis de touches risqueraient d'être manquées.
C'est une des raisons des déclinaisons professionnelles du minitel : celui d'augmenter le débit du modem, passant du V23, à 1200/75, vers plus haut, mais j'en parlerais plus bas.
Texte : Da Scritch
Interprété par DuSport et Monsieur X
Photo : Minitel 1 de La Radiotechnique, photo d'une annonce sur eBay, D.R.