Extrait de CPU release Ex0005 : Mémoire humaine et mémoire numérique.
(introduction de Gael Cerez)
Aujourd’hui, nous allons parler de…. De… Rahh DaScritch (dire à l’allemande) de quoi va-t-on parler aujourd’hui ?
Ah oui, la mémoire !
Je disais donc, une émission pour parler de la mémoire. On est presque dans la thérapie personnelle là, et je m’en excuse auprès de nos auditeurs. Mais je souffre et je ne pense pas être le seul , de pertes de mémoire récurrentes. En fait, je ne sais même pas s’il s’agit de perte de mémoire ou d’un défaut de mémorisation à la base. D’ailleurs, je suis bien embêté parce que ce matin dans mon lit, entre le réveil et le levé, j’avais plein de bonnes idées pour cette chronique, mais j’ai tout oublié. J’ai l’air fin. Là, à parler dans un micro pour combler le silence.(Silence pudique)
Pourquoi ce problème de mémoire ? J’ai fait des études d’histoires, où pour réussir, il faut se souvenir un minimum des événements passés, même si je n’ai jamais été bon en date. 1515, c’est une marque de bière non ?
Mais, récemment, je me suis rendu compte qu’il me fallait lire et relire et re re lire la même information, pour peut-être m’en souvenir un petit peu.
D’où est-ce que ça pourrait venir ? Qu’est-ce qui a changé ? Ai-je Alzheimer ?
Je m’interroge, et en même temps, je regarde ce truc rectangulaire que j’ai très souvent dans la main. Ce truc là, qui fait ordinateur, gps, appareil photo, gameboy, et accessoirement téléphone, je ne l’avais pas sur moi avant quand je devais réfléchir et mémoriser ce qui m’entourait.
Je devais faire un effort car si j’oubliais une info, elle était perdue. Aujourd’hui, si je vais au cinéma voir un film, je sais que je pourrais en retrouver le nom en vérifiant sur le site du ciné ce qui passait à l’heure où j’y étais. Si je vais à un festival, je peux regarder toutes les 5 mins sur internet où et à quelle heure commence le concert qui m’intéresse. Là, pour la coupe du monde de rugby, je me fiche de savoir qui est dans la poule de l’équipe de France puisque en 30 seconde je retrouve l’information sur un site sportif. Là où c’est embêtant, c’est quand, dans une conversation, pour retrouver le nom de quelqu’un ou utiliser le bon concept, je dois paraphraser à outrance pour guider mon interlocuteur vers l’idée que j’ai en tête.
Au lieu de mémoriser l’info, je sais comment la retrouver. Je la moteur de recherchise
.
Gavé d’informations, mon cerveau déborde. De camion citerne à souvenir, il est devenu agent de la circulation triant les flux et sachant les remonter. Il s’appuie sur les moyens numériques pour mémoriser, oh tâche ingrate, et se concentre sur la réflexion pure en prenant et recrachant les éléments au fur et à mesure de ses besoins.
Est-ce un mal ?
La mémoire humaine est-elle concurrencée par l’immense mémoire numérique ? C’est quoi au fait la mémoire ?
C’est cela que nous allons discuter avec Simon Thorpe, directeur du centre de recherche Cerveau et cognition au CNRS à Toulouse, qui a organisé en septembre un symposium intitulé « Mécanismes de Mémorisation chez l’Homme et la Machine »