Extrait de CPU release Ex0023 : Startup Weekend Toulouse, 1ère partie.
Bonjour à toi, enfant du futur immédiat, toi qui aujourd'hui est dans l'impatience de montrer à de potentiels investisseurs ton superbe projet qui marine depuis si longtemps dans ta tête et que tu viens de finir de dessiner avec tes 12 feutres couleurs.
Il fut un temps où la société de consommation était un rêve accessible par le plein emploi. Cette époque désormais lointaine s'est effondrée dans les années 1970s. Depuis le choc pétrolier, les pays européens sont tombés dans une ère de chômage de masse. Les solutions politiques furent rarement efficaces : des industries furent fermées par régions entières, fleurons ou pas, il y eu de la casse sociale.
Certaines étaient technologiquement dépassées. On avait beau les favoriser d'une manière ou d'une autre, via des commandes publiques, des subventions, une taxation ou une loi spéciale, ces décisions politiques n'ont fait que retarder l’inéluctable.
D'un autre côté, la création de nouvelles activités créée de nouveaux emplois. Or, l'expérience nous le prouve, il est plus facile d'innover en créant une nouvelle structure qu'en tentant de bouger une grosse et vénérable société de l'intérieur. « On n'a pas inventé l'électricité en améliorant la bougie » comme disais Niels Borh, ou Robert Bosch, je ne sais plus...
Alors pourquoi ne pas devenir ton propre patron ? Créer une entreprise avec une mission : faire rêver, aider les gens, faciliter la vie, voire de rendre heureux…
À le dire tel que au micro d'une radio de rastas,
on pourrait croire que j'ai trop tiré sur la ganja...
Ou, envisageons pire, que j'ai revendu mon âme au Medef.
Que nenni : le bonheur de créer vaut plus que le bénef !
Le chômage n'est pas forcément la raison qui pousse des personnes actives à devenir entrepreneurs. Il y a aussi la lassitude de l'employeur, le besoin de bouger, une envie d'expérimenter, l'ambition de devenir un grand capitaine d'industrie meilleur capitaine d'industrie que les patrons qui s'affichent en une du journal Challenges.
Bandes de glands, bougez-vous le figuier : je vais überiser le cerisier ! Avec nous, ça va secouer le cocotier et pas que pour des nèfles !
Pour cette release de notre programme CPU, l'équipe s'est déplacée pour enregistrer depuis le Startup Weekend de Toulouse.
Car ici arrivent des personnes qui ont du talent et qui sont prêtes à être séduites par une idée. D'autres arrivent avec une idée et du talent, mais pas tout ce qu'il faut pour monter une entreprise.
Pendant 54 heures, on a l'occasion de croiser des développeurs, des designers, des bricoleurs, des commerciaux qui veulent prendre pied. Et ces guerriers du weekend
vont devoir composer une équipe, accorder leur vision et construire une idée.
On prototype une entreprise, et rien ne dit qu'elle arrivera à terme.
Mais si personne ne se lance, jamais l'idée ne se montrera au grand-jour.
Au terme du dimanche, cette idée de projet est présentée à des gens qui ont de la bouteille. Tel le jury de n'importe quel télé-crochet, peut-être ce chœur fondateur va faire chavirer par leur voix le jury.
Mais est-ce que le projet est viable ? A-t-il une clientèle potentielle ? Combien cette clientèle est-elle prête à payer pour cette offre ? La start-up peut-elle y répondre dans un budget et une rentabilité raisonnable ? Est-ce qu'un papier écrit en un week-end et un concours de popularité sur un réseau social sont des arguments solides pour construire une entreprise, surtout dans un domaine où l'on parle d'innovation.
(jingle de l'émission Capital de M6)
Ah ben oui, on ne passe pas de prolétaire à mogul de la net-économie aussi facilement ! Et apprendre le management à la dure, est à la fois la meilleure des écoles et la plus stressante.
Dans l'immédiat, et à l'heure où nous enregistrons, c'est à dire Dimanche matin vers 11 h, une dizaine de projets sont en train de se construire et de prendre forme. À côté du nous, chacune des équipes répète chaque mot de son pitch, discute ardemment sur chaque lettre de sa présentation powerpoint pour s'assurer qu'un accent ne rendra pas ringarde l'argumentaire à l'heure du débat sur la réforme de l'orthographe. Je vous vois froncer les sourcils en circonflexe, mais croyez-moi qu'on prototype surtout un argument pour séduire un jury d'investisseurs et de chefs d'entreprises.
Non, nous n'avons toujours pas idée de qui se démarquera, quel projet se montrera prometteur et quel sera le nom que tout le monde aura à la bouche dans 3 ans lors des soirées de l'ambassadeur, au Palais Consulaire 2 rue Alsace-Lorraine, le siège social de la CCI de Toulouse.
Enfant du futur immédiat, n'oublie pas que le nombre de startups qui ne réussissent pas est largement supérieure à celles qui s'en sortent. De toutes façons, elles garderont le nom de start-up
tant qu'elles n'auront pas prouvé que leur business-plan est viable.
Auteur : DaScritch
Le texte complet est disponible sur le site de son auteur
Photo : Carnet distribué aux participants. Slogan : « No talk, all action ! ». CC DaScritch.