Extrait de l'émission CPU release Ex0139 : Sega, game over sur console.
Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui a hâte de dévaler à une vitesse supersonique cet immense niveau de platform game.
Il était une fois un hérisson bleu. Oui, l'animal était bleu comme la marque non pas du slip mais de sa boite. Il avait des baskets super-chouettes, c'est sympa tu verras, et avec il trace plus vite que le son.
Et bien évidemment, tu l'auras deviné, il devint héros d'un jeu vidéo pour promouvoir une console. À l'origine, ce jeu était juste une démonstration technique pour montrer les capacités d'affichages stupéfiantes de ce matériel, face au pâlot plombier qui faisait de mous poooing
chez le principal concurrent. Sonic était un rapide, un traceur avec une attitude au point d'être un poil trop sûr de lui. À vraie dire, sa personnalité était calquée sur celle de Bill Clinton telle que perçue par ses programmeurs. C'était en 1992, avant que la stagiaire ne soit invitée à secouer le joystick.
Et le jeu Sonic secoua les tubes cathodiques, devint instantanément une pop star qui avait un grand fan : Michael Jackson, le King de la Pop himself. À tel point que l'homme qui marchait à reculons allait composer la BO du troisième volet de notre fonceur, mais c'était avant que Bambi ne touche à un public trop mineur.
Bref, Sonic souffrait d'une odeur de souffre à son corps défendant. Mais il avait ce sourire taquin, l'envie furieuse d'avaler les kilomètres et l'art du défi t'es pas cap !
qui a donné envie à plus d'un ado d'appuyer sur la touche play de la manette parce qu'on va pas laisser passer ça, non mais !
Car oui, Enfant du futur immédiat, avant d'être l'objet l'année dernière d'une adaptation cinéma qui restera dans les mémoires comme un coûteux relooking après un brainstorming foireux de chefs de projet marketing, Sonic fut le porte-étendard de Sega, un fabricant de console japonais qui a brillé de milles feux pendant les années 1990s, alignant des consoles de jeux aux caractéristiques musclées tout comme des bornes d'arcades aux rendus monstrueux, et en guise de feux d'artifice, a donné des jeux AAA aux allures d'art contemporain.
Oui, Sega était une marque réputée dans les années 1990s. Avant de quitter piteusement le hardware game après l'échec de la Dreamcast, une console qui était étonnement en avance sur son temps, un poil trop, et qui a en même temps manqué quelques coches.
20 ans après, qu'en reste-t-il de Sega ? Ils ont très vite pactisé avec leur nemesis Nintendo pour que Sonic et Mario puissent se défier aux Jeux Olympiques (je ne ferais pas de pari sur le 200 mètres, le match est plié d'avance). Eh ben Sega est toujours le roi de l'arcade, ayant toujours des dizaines de salles de jeu monumentales au Japon, qu'il compte reconvertir en datacenter aux heures creuses. Oui, ils ont encore de la ressource pour tenter des innovations complètement barrées.
Enfant du futur immédiat, je ne serais pas long parce que
1 : je ne suis pas vraiment gamer malgré toutes les pièces investies dans Golden Axe,
et 2 : Sonic n'attend pas.
Mais la saga de Sega, ce contructeur japonais qui a brillé follement mais une courte période, elle commence étonnement aux États-Unis, et elle aussi, elle ne manque pas de rebonds.
Texte : Da Scritch
Photo : Sega MegaDrive 32X et Mega-CD au RetroGaming Days IV à la Halle des Expositions d’Évreux CC-By Frédéric Bisson, détail