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Histoire : Les numéros courts d'urgence

jeudi 16 septembre 2021. Chroniques › Histoire

  • communication
  • situation de crise

Extrait de l'émission CPU release Ex0169 : Appel d'urgence.

Quand tout le monde n'avait pas de téléphone, mais que la technologie fut disponible, certaines villes équipèrent des places publiques avec une borne d'appel, où il fallait briser la glace pour décrocher un combiné, et on était directement en liaison avec la caserne du quartier, sans passer par un standard.

Car à l'époque, avant les cadrans téléphoniques, on passait par les demoiselles du téléphone au standard pour avoir son correspondant. La standardiste renvoyait l’appel d’urgence vers le commissariat ou la caserne la plus proche, sachant que les téléphones étaient une denrée rare. Malgré l’automatisation des communications en 1928, les services d’urgence ne sont toujours pas gérés et il faut donc connaitre le numéro local de la caserne ou le commissariat le plus proche.

Avec le Plan de Numérotation des numéros de téléphone de 1953, les numéros en dizaine (1×) sont réservés aux numéros utilitaires : le 10 pour la standardiste, le 11 pour la messagerie vocale, le 12 pour les renseignements, le 13 pour le réveil et les dérangements, le 14 pour le télégramme, le 15 et le 16 pour changer de zone, le 17 pour la Police ou la Gendarmerie, le 18 pour les Pompiers et le 19 pour l’international.

Bien que créé en 1968 à Toulouse, les SAMU ne se virent attribuer le 15 qu’à partir de 1978.

À partir de 1991, le Conseil des Communautés Européennes (de la CEE) décide d'attribuer un numéro unique pour toutes les urgences, le 112. Le 112 est choisi pour éviter le problème du maintien de touche (Quand on a un numéro de téléphone qui se répète, on n'est pas à l'abri d'un appel de bébés, Steve Wozniak peut en témoigner). Mais il faudra attendre la réforme de 1996 avec le passage des numéros de téléphone à 10 chiffres, pour que le 112 apparaisse en France, ce qui a permit de réserver le 115 pour le SAMU social, le 119, etc…

En 2011, l’État décide de proposer un numéro d’urgence dédié aux personnes sourdes ou muettes. L’ARCEP attribue alors le numéro 114, qui est opéré par le CNR 114 (Centre National Relais), depuis le CHU de Grenoble.
Suite à une décision de la Commission Européenne, les numéros d’urgences dédiés aux enfants sont attribués aux numéros 116 XYZ : enfants disparus (116 000), Enfance en danger (116 111, destiné à remplacer le 119) et médecin de garde (116 117, en complément de l’actuel 3966 pour les adultes).

En 2013, plusieurs numéros courts apparaissent : le 196 pour les urgences en mer (à la place du 1616), le 191 pour les urgences en l’air et le 197 pour les urgences attentats (suite aux évènements de Toulouse et Montauban).

Si les numéros d’urgences ont évolué au gré de la numérotation, une seule chose n’a pas évolué : sa tarification. Les appels vers les numéros d'urgence sont gratuits et prioritaires sur tous les réseaux fixe et mobile.

Texte : Infested Grunt
Photo : Un ancien téléphone fixe à cadran rotatif de couleur gris, CC By-SA Datsofelija via wikimedia

Pièces jointes

  • 0169-CPU-Histoire-NumerosUrgences(16-09-21).ogg

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