Extrait de l'émission CPU release Ex0175 : Basic règles avancées.
Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui depuis la dernière émission, a découvert l'utilité de ces petits mots en anglais écrit sur le devant des touches alphabétiques de l'antédiluvien ZX 80 qu'on t'as mis dans les mimines…
On l'a vu dans la précédente émission, le Basic a débuté sur des mini-ordinateurs ; c'est surtout avec la micro-informatique familiale qu'il va devenir un langage reconnu en étant la première interface disponible sur l'immense majorité des machines proposées au Grand-Public.
Le Basic est presque l'espéranto de l'ère 8 bits. Presque… parce qu'il va être plus une espèce de lingua-franca où chaque plateforme va avoir des particularités incompatibles, principalement sur les opérations graphiques. C'est très marrant quand on sait que derrière la plupart des portages, on y trouvera Microsoft, bien avant qu'ils ne se fassent un nom dans le monde PC et Compatibles.
Dans les grandes règles, on reste sur les bases d'un langage avec que quelques mots en Anglais basique, des numéros de ligne, et une proportion au code spaghetti à gros coup de GOTO
. Un Basic sur un micro est bien souvent immuable, brûlé dans la mémoire morte de la petite machine, parfois étendu grâce à une cartouche optionnelle.
Mais le Basic va commencer à ne plus être gravé dans le marbre des ROM, et à connaitre des évolutions plus rapides. En fait, aucune machine 16/32 bits, à part les tous premiers PC d'IBM, n'ont de Basic embarqué en ROM, mais comme le langage est populaire, il est fourni comme un logiciel à charger à part, de manière standard. Et donc du coup, bien plus facile à mettre à jour, voire à voir venir de nouveaux éditeurs pour ce langage avec des innovations. Et sans être limité qu'à une poignée de kilo-octets pour l'interpréteur et le programme entré par l'utilisateur.
En une décennie, de langage d'initiation, le Basic est devenu par mutations un langage réellement structuré.
En ce début des années 1990s, alors que les derniers micros 8 bits prennent la poussière dans des rayonnages oubliés des magasins d'électroménagers, le Basic a connu plusieurs évolutions qui le rendent méconnaissable jusque dans le code source : il peut désormais être compilable, peut construire des jeux ou des applications métiers. On peut l'interfacer avec des outils de bureautique ce qui fait entrer la micro-informatique d'entreprise vers une nouvelle dimension.
Est-ce que c'était si improbable ? Ou simplement reculer pour mieux sauter vers des langages plus professionnels comme le C ?
Et surtout, Enfant du Futur Immédiat, il reste une question : Est-il encore un langage d'initiation pour les enfants ou est-il parti trop loin ?
Texte : Da Scritch
Photo : Jeu écrit en GFA-Basic tournant sur un Atari ST, CC.