Extrait de l'émission CPU release Ex0190 : Index universel.
On a donc parlé dans une précédente émission de la genèse du code-barres (que vous pouvez ré-écouter sur notre site). Mais que peut-on y mettre ?
Alors, pour rappel, un code-barres ne peut stocker que des nombres, ayant entre 6 et 32 chiffres. Libre aux utilisateurs de mettre n'importe quel nombre dedans. Le problème récurrent du code-barre est qu'on n'a aucune indication de l'index choisi, c'est le contexte et la taille qui vous permet de le deviner.
Par exemple : dans les années 1990s, programmer un magnétoscope pour enregistrer la télé n'était pas forcément simple pour tout le monde. Amstrad avait créé une télécommande liseuse de code-barres que certains magazines télé publiaient dans leurs grilles. Pour enregistrer Drucker (eh oui, déjà), suffisait de scanner le code-barre correspondant à son émission. Mais ces télécommandes liseuses n'avaient pas de détrompeur et on pouvait planter le magnétoscope en scannant des codes issus d'un autre contexte.
Autre exemple, le SKU. SKU
est un terme utilisé comme synonyme de PK
(Primary key
) dans certains frameworks logiciels, mais sa signification exacte est explicite : Stock keeping unit
, référence de stockage. Le SKU est propre à une entité qui ne fait référence qu'à lui-même, c'est un index purement privé qui n'est absolument pas prévu de partager avec une autre entreprise. Ou alors, c'est stupide car on a des index universels pour s'éviter les incidents de doublons. Un SKU n'est en général pas public, et dans un chaîne logistique, il n'est pas rare qu'un produit soit associé à plusieurs SKU, entre l'usine de production, les transporteurs, les grossistes et les magasins.
Des SKU, il en existe autant que d'entreprises qui ont créé le leur, inutile de dire que les doublons sont milliards.
Commençons par le premier d'entre eux :
- UPC (Universal Product Code)
- Le standard originel à 10 chiffres proposé en 1974 par IBM avec ses code-barres, et qui était géré par l'Uniform Product Code Council (UPCC), un groupement d'intérêt unissant des chaînes de supermarchés américains.
- ISBN (International Standard Book Number)
- Index créé en 1970, identifiant internationalement une publication de type livre, papier ou numérique, en 10 chiffres, dont des blocs sont distribués aux éditeurs par l'Agence internationale de l’ISBN.
- ISSN (International Standard Serial Number)
-
Index créé en 1976 identifiant internationalement une publication périodique de type journal ou magazine, délivré par l'ISSN International Centre.
Initialement à 8 chiffres, il fait actuellement 13 chiffres. - EAN (European Article Numbering)
- Qui est le standard dont on parle dans cette émission, et qui varie de 8 à 18 chiffres. Mais dont la variante la plus commune est à 13 chiffres, et qu'on appelle désormais GTIN.
- GTIN (Global Trade Item Number)
- C'est la suite du EAN, un standard devenu mondial. Le GTIN regroupe actuellement entres autres les indexes UPC, ISBN, ISSN, EAN et plus si affinités : Il y a même un chapitre pour les produits alimentaires vendus en vrac ou les longueurs de câble.
- GS1-128
-
À la différence des formats précédents qui ne font référence qu'à une information unique, le GS1-128 est un format container. Donc il peut porter plusieurs messages dans un unique code-barre. Ces informations peuvent être les index traditionnels comme le GTIN-13, mais aussi des informations contextuelles tels que la date limite de consommation, le nombre ou la quantité de produit dans le colis, voir le numéro de palette sur le nombre total attendu à l'arrivée.
Et là, on arrive aux limites du code-barres 1D, qu'on étendra dans un prochain épisode.
Texte : Da Scritch
Photo : barcode par CC-By-NC-SA Esther Simpson