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Ainsi naquit : Le code-barres universel d'IBM

jeudi 21 avril 2022. Chroniques › Ainsi naquit

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Extrait de l'émission CPU release Ex0189 : Code-barres.

Face à RCA et aux autres participants, IBM arrive un peu sur le tard dans le concours du Uniform Grocery-Product Code. Il se trouve qu'une équipe d'IBM découvre le projet et son concours lors d'une démo de RCA dans un salon professionnel au printemps 1971.
Et les décideurs d'IBM l'ont surtout remarqué par la foule qu'attire la démo sur le stand du concurrent RCA. Dès que les stands sont pliés, une équipe est formée pour participer à la course.

IBM s'est lancé dans la proposition de standardisation un peu la fleur au fusil : contrairement à RCA, ils n'ont aucune machine de démonstration, aucun exemple de déploiement. Leur seul avantage est qu'ils emploient Joe Woodland, le créateur du concept de code-barres. Et encore, il a fallut que cela soit un spécialiste du marketing qui retombe sur son brevet et qui a cherché ce qu'étaient devenus les co-auteurs.

Oh mince ! Il est de la maison...

Coucou ! Revoilà 25 ans après Joe Woodland qui, avec une équipe multi-disciplinaire ad-hoc sont donc convoqués et parachutés dans un centre de recherche tout neuf au Raleigh-Durham Research Triangle Park, parc de recherche technologique où grandes entreprises et universités co-habitent. Et qui est encore considéré de nos jours comme le deuxième pôle d'industrie de pointe aux États-Unis derrière la Silicon Valley.

Joe Woodland n'est pas là pour faire de la figuration : il co-concevra une technologie clé du code-barres, le Universal Product Code (UPC), l'index universel des produits commercialisables qui deviendra le standard aux États-Unis.

George Laurer est le chef de projet d'IBM sur les code-barres. Et si le brevet originel tombe à expiration, il ne va pas reprendre la forme bull-eye de RCA ; il choisi le design rectangulaire à barres parallèles. Et ceci, malgré le scepticisme de sa propre hiérarchie. Mais il monte un prototype qui arrive à lire le code-barres rapidement, sans coup férir et quelle que soit l'angle qu'on le présente face à l'appareil lecteur qu'il tient dans la main. Lecteur qui d'ailleurs est architecturé autour d'un laser, ce qui fait un appareil à la fois plus compact, qui chauffe beaucoup moins et à la lecture tellement plus précise. Merci qui ? Merci Joe Woodland, qui a vu une démonstration du laser en 1960.

Sur les 7 designs qui furent proposés au comité, objectivement, celui d'IBM est le plus compact. Il est assez proche d'un autre concurrent, Pitney-Bowes, et pas aussi futuriste que celui de l'entreprise Scanner avec ses chiffres au design inspiré de la police MICR. (allez voir, c'est assez marrant).

Le Symbol Selection Comittee avait néanmoins du mal à valider le design d'IBM qui, rappelons-le, n'avait pas de déploiement test sur le terrain d'une supérette. Ils ont donc demandé l'expertise de quelques spécialistes du MIT. Et ces derniers concluent que le design en rectangle est tout à fait valable, autant que le circulaire, surtout s'il était imprimé sur le côté d'une boite de conserve.
La petite blague veut donc que ce fut le 31 mars 1973 que le code-barres rectangulaire d'IBM fut choisi comme standard par le syndicat des supermarchés. Va tenter d'être crédible devant tes patrons quand tu les appelles le lendemain, le premier avril…

Et donc le code-barres d'IBM et son classement universel UPC furent proclamés vainqueurs.
Une fois lancés, ils allaient remettre en question toute la gestion logistique des magasins. Pas uniquement sur l'entrée des prix en caisse, mais jusqu'à la gestion des entrées de catalogue, celle des stocks chez les grossistes et même les études statistiques heure par heure sur la vente des produits au niveau national.

Mais dans l'immédiat, il manquait l'expérience de terrain.

Troy, une petite ville de l'Ohio aux États-Unis. Le 6 juin 1974 à 8 h du matin, dans un supermarché local, a eu lieu le premier achat avec un code-barres. Dans cette transaction, ce premier client sort de son caddie un petit paquet de chewing-gum aromatisé aux fruits.
Le moment est un peu fébrile : des micros, sont tendus, des appareils photos crépitent, et les caméras de télévision se bousculent.

Sharon Buchanan, la caissière comme on disait à l'époque (et pas encore opératrice en caisse), fit passer le petit paquet devant son lecteur.

Ainsi naquit : le code-barres universel

[♪bip]
67 cents, monsieur. Vous avez la carte du magasin ?

Pendant la nuit, les équipes ont poussé les caisses pour y installer ordinateurs et lecteurs de code-barres, conçu par un industriel local, National Cash Register, dont vous connaissez forcément les trois lettres emblématiques : NCR, car ils sont les leaders des caisses de magasins, distributeurs automatiques bancaires et machines à voter.
Pendant que dans la nuit se font boulonner les appareils tous neufs, une autre équipe s'affaire entre les gondoles pour coller des stickers avec des code-barres sur les produits qui en étaient dépourvus.
L'investissement aussi est conséquent : 50 000 $ actuels pour la caisse, dont 20 000 $ rien que pour le scanner. Et on est dans un hyper, c'est pas une seule caisse qu'il faut équiper, mais plusieurs, plus la gestion du stock, plus les services financiers…

Au petit matin, le choix du premier article scanné, un paquet de chewing-gum, n'a pas été fait au hasard : c'était le plus petit code-barres imprimé à l'époque, que le confiseur Wrigley s'est arraché les cheveux pour pouvoir caser les barreaux disgracieux dans un packaging aussi petit et bariolé, tout cela de sorte que ces p[♪bip]s de traits restent nets ! Pour le premier client officiel, qui était aussi, ô coquin de sort, le responsable en chef du projet dans la chaîne d'hypermarchés, il s'agissait de s'assurer que le produit le plus difficile à scanner passe dans les conditions réelles.

35 ans plus tard, Sharon Buchanan confiera au New York Times :

Je me sentais un peu nerveuse sur le coup. […] Et si jamais cela ne marcherait pas ? Du monde prenait des photos, les cameramen, la presse locale, des curieux de toute la ville.

Ce premier passage est plus que symbolique : le code-barres sur le paquet de chewing-gum prend beaucoup moins de place que ne l'aurait permis le système bull-eye de RCA et les autres propositions concurrentes.
[♪bip]
IBM a donc validé son système... sur des machines du concurrent NCR.

Chaque année, une petite fête a lieu à Troy pour célébrer cette première technique signée des entreprises locales.

Texte : Da Scritch
Voix complémentaires : Infested Grunt et Enflammée
Illustration sonore : « Analog camera click shutter » CC-By Eelke
Illustration graphique : code-barres EAN-13, CC-By-SA VaGla

Pièces jointes

  • 0189-CPU-Naquit-CodeBarres(21-04-22).mp3

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