Extrait de l'émission CPU release Ex0173 : Relayer les alertes.
Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui te demande comment rien qu'avec une sirène, tu pourras différencier une alerte pour cause d'attaque de kaiju d'un barrage hydro-électrique qui cède…
Dans [une] précédente release, j'ai esquissé l'histoire des systèmes d'alertes à la population civile aux États-Unis. Dans ce pays, comme pour la plupart des pays Européens, cette infrastructure est un héritage de guerre et des menaces de bombardement. Pourtant, le centre des États-Unis est souvent dévasté par des phénomènes météorologiques. Il faut dire que la plaine du Mississippi est un vrai boulevard pour les cyclones. Ils prennent des forces dans le Golfe du Mexique et foncent vers les Grands Lacs avant de virer vers New York.
Prévenir la population des dangers météos a été longtemps une question stratégique : Ne risque-t-on pas de créer des mouvements de panique, de mettre encore plus en danger ? La première alerte météo cyclone à destination du public américain date des 1960s, une fois qu'a été mis en place l'AES. Et donc les premières alertes relayées automatiquement en broadcast, c'est à dire par les radios et télévisions.
Oh, ça va, râle pas ! Dans les années 1960s les radios n'étaient pas forcément des meubles : les transistors permettaient enfin de construire des transistors.
En Europe, on a beaucoup moins souvent ce genre de désastres. Du moins si les Cévennes font partie de l'Europe. Outre le cri de désespoir de l'Abbé Pierre en hiver 1954, les alertes météos furent mis en place en France après la canicule de 2003. Il était de moins en moins moins acceptable de se rendre compte qu'il y avait un problème par le décompte des décès en morgue.
Et les alertes tremblement de terre ? eh ben, euh... ahem.
D'autres pays sont tellement régulièrement victimes de catastrophes naturelles que le menu Désastre
de SimCity les font se marrer. Et ont une culture des désastres à grand budget. Comme au Japon, par exemple :
Non franchement, seulement un Godzilla ? Nous, avec Gojila, on a en même temps un typhon, une éruption volcanique, des répliques de tremblement de terre, deux tsunamis, une centrale nucléaire qui explose, Mothra, Ghidorah, King Kong et un Inoshiro Honda qui beugle dans son haut-parleurOn la refait !.
Même Roland Emmerich s'est senti ridicule et a tourné « Anonymous », son film le moins destructeur et le plus intéressant.
Bref, le Japon, c'est le pays qui exorcise à la fois une mauvaise conjonction dans la tectonique des plaques et le fait d'être dans l'autoroute des typhons, par la prévention, l'information et les fictions catastrophes cathartiques.
Ainsi, pour évacuer au mieux l'eau des typhons, les égouts de Tōkyō sont d'immenses cathédrales souterraines, afin d'éviter que le ruissellement dans une cité sur-bétonnée noie des millions de personnes. Ça, c'est de la prévention. Bon, par contre, cela n'empêche pas régulièrement d'avoir de très impressionnantes coulées de boues.
Sur les tremblements de terre, ils sont capables de les annoncer plusieurs minutes à l'avance et leur puissance de destruction. Ça, c'est de l'information. Et ça tombe bien, cette semaine, on va encore parler de ce domaine pour voir quel en serait l'à venir.
Sur les fictions, t'as qu'à écouter l'émission Cross-over, tous les samedis à midi sur Radio <FMR>, je vais pas leur piquer le créneau.
De l'autre coté du scope, il y a des pays qui n'ont pas une économie florissante, un état moins structuré pour la population civile, et qui se font là aussi régulièrement dévaster.
Avec le dérèglement climatique, les typhons, cyclones et tsunamis deviendront plus fréquents, plus destructeurs, plus meurtriers… 20 % de l'Humanité vit à moins de 30 km du rivage d'une mer. La zone menacée peut être un pays entier, comme le Bangladesh et ses 162 millions d'habitants menacés par les inondations. Imagine un peu les défis à venir.
Il est alors important de vite mettre en place une infrastructure d'alerte en cas de réplique à un tremblement de terre ou une deuxième vague de cyclone, et ceci à grands coups de systemd
. Euh pardon, pas forcément de Linux, mais de système D, D
comme débrouille
.
Et ensuite, de mieux prévoir les solutions d'évacuation et de protection. Et là aussi, Enfant du Futur Immédiat, toi, moi, nous, les makers, les bricolos, les hackers, nous pouvons là aussi faire la différence pour sauver du monde.
Texte : Da Scritch
Photo : autoportrait de RatZillas, détail, avec son aimable autorisation